Mon premier recueil de poésie

Ces poèmes, c’est la voix de Florence, quand elle regarde le fleuve et que les bouleaux lui chatouillent le dos. Chaque poème est un trésor ramassé sur la grève.

J’y trouve des cailloux ronds, ce sont les poèmes qui existaient déjà dans mon roman Dans le cœur de Florence. Je dégage du sable des branches parfumées de sel, voilà les poèmes que j’ai modifiés, raboutés, rallongés ou raccourcis. Puis je découvre des morceaux de verre polis par les vagues. J’y vois la lumière des poèmes nouveaux, nés dans la surprise de l’instant.

L’univers de Florence, c’est Charlevoix, mais un Charlevoix presque imaginaire, un mélange heureux du village de Saint-Joseph-de-la-Rive et de la ville de Baie-Saint-Paul, parce que, cette terre, c’est là où j’ai créé pour la première fois, à l’adolescence. Sans cet endroit merveilleux dans ma vie, je n’aurais jamais écrit. J’ai inventé, inventé.

Ce que Florence voit, je l’ai vu, ce qu’elle a senti, je l’ai ressenti, ce qu’elle a aimé est devenu pour moi une passion et pourtant, à son âge, je ne me croyais pas poète, elle l’a su avant moi.

La musique au cœur de ma vie

«OH ! MA VIE SERAIT DONC TRISTE SI JE N’AVAIS PAS LA MUSIQUE !» C’est après avoir poussé ce cri du cœur que j’ai décidé d’écrire La fille qui voulait tout. J’espérais comprendre pourquoi la musique était si importante pour moi. Depuis toute jeune, j’ai suivi des cours de violon, de trompette, de ukulélé, d’accordéon à boutons, j’ai exploré l’harmonica, le mélodica, la mandoline, le trombone, la flûte à bec, le fifre, le penny whistle, le banjo, le concertina, j’ai désiré très fort apprendre la cornemuse, mais ça ne s’est pas réalisé ! Et quand je chante, on dirait que tout s’accorde à l’intérieur de moi.

Je me suis souvent demandé ce qui serait arrivé si j’avais choisi la musique au lieu de l’écriture. Quand je joue, un sentiment d’harmonie s’installe, quand j’écris, il est plus rare que je le ressente, c’est toujours un combat. Mais faut croire que c’est un combat qui me plaît, puisqu’il me donne l’impression de me dépasser. Pour dire vrai, j’ai beaucoup de patience avec les mots, j’en ai moins avec les notes qui accrochent ! Ce qui m’a conduite à rechercher la musicalité dans mon écriture, le rythme et le mouvement. J’écris à voix haute. Je mets mes textes en bouche comme si j’allais me produire sur une scène. Pas parce que j’aime m’entendre parler, mais pour que mes phrases coulent telle une chanson. Alors, je me demande… Est-ce que je compose ma propre musique en écrivant des histoires ?

La création avant tout

FINALISTE AU PRIX LITTÉRAIRE DU GOUVERNEUR GÉNÉRAL DU CANADA ET AU PRIX DES LIBRAIRES 2019

Quand j’étais ado, j’écrivais. Ce que j’aimais dans la création, c’était d’être ailleurs. Absente du monde, quoi. Oublier que la vie était morne et monotone autour de moi. Parce que, quand j’écrivais, du coup, c’était trippant. J’pouvais ressentir des émotions en concentré. Avoir l’air d’être là, pourtant, non, c’était pas le cas. J’inventais toujours, j’sentais pas le poids des jours. Je flottais au-dessus du chemin, j’marchais dans les collines et je me baignais dans l’eau glacée du fleuve.