Ces poèmes, c’est la voix de Florence, quand elle regarde le fleuve et que les bouleaux lui chatouillent le dos. Chaque poème est un trésor ramassé sur la grève.
J’y trouve des cailloux ronds, ce sont les poèmes qui existaient déjà dans mon roman Dans le cœur de Florence. Je dégage du sable des branches parfumées de sel, voilà les poèmes que j’ai modifiés, raboutés, rallongés ou raccourcis. Puis je découvre des morceaux de verre polis par les vagues. J’y vois la lumière des poèmes nouveaux, nés dans la surprise de l’instant.
L’univers de Florence, c’est Charlevoix, mais un Charlevoix presque imaginaire, un mélange heureux du village de Saint-Joseph-de-la-Rive et de la ville de Baie-Saint-Paul, parce que, cette terre, c’est là où j’ai créé pour la première fois, à l’adolescence. Sans cet endroit merveilleux dans ma vie, je n’aurais jamais écrit. J’ai inventé, inventé.
Ce que Florence voit, je l’ai vu, ce qu’elle a senti, je l’ai ressenti, ce qu’elle a aimé est devenu pour moi une passion et pourtant, à son âge, je ne me croyais pas poète, elle l’a su avant moi.